Coupe de France 2013 – L’aiguillon-sur-Mer
MSA Green Team composée de :
Thomas The Butcher a.k.a. The Butcher qui signifie Le Bucheron en Normanglais, Jérémie Py a.k.a. Jérém’ (ouais on s’est pas foulé ce coup-là, faut avouer),
Guillaume Barreau a.k.a. Guigui (chaque pectoral ayant l’épaisseur d’un gui adulte, ça paraissait cohérent)
Guillaume Frébourg a.k.a. P’tit Lapin, (rapport au dynamisme des pattes arrières)
Nicolas Hémet a.k.a. NTQ (Ne Te Questionne pas, c’est secret)
Contrairement à l’année passée où nous étions bien préparés individuellement et collectivement (Tri de Caen en réglage et séances communes en amont), c’est un peu à l’arrache que nous nous rendons en Vendée, moi-même n’ayant décidé de participer que 3 semaines avant la course. Jérémie n’est pas hyper entraîné, Thomas de retour de blessure, j’ai fait un IM 2 semaines avant, bref, y a pas de fleur au fusil mais l’on ne peut pas dire que les canons soient remplis de poudre non plus. On fera du mieux possible. La stratégie initiale (tu sais, le truc que tu mets des heures à pondre avec tes meilleures neurones sur le dossier et qui part en vrille en quelques secondes) est de protéger PtitLapin, de ne pas attendre Guigui si souci et pour moi de faire le lead en nata puis le gros du travail à vélo avec The Butcher puis de me sacrifier sur les 9 derniers km vélo.
Bien que 14è l’année passée nous partons 36è équipe avant la fin donc sans repères réels par rapport à des équipes de niveau comparable. Dommage.
Pas de combinaison car eau juste au-dessus de 20°C, pas top pour notre équipe mais sympa pour le feeling.
Eau trouble donc difficile de bien prendre les pieds.
Jérémie qui doit nager à ma hanche droite fait un très gros départ et je ne peux que prendre les pieds pour rester relativement sous contrôle. Bon...
P’tit Lapin est à ma gauche, alors qu’il devrait être dans mes pieds. Ca part fort !!!
Au 150m, Jérémie se rélève un peu et je prends la mène pour former le V prévu (s’il y un drône de l’armée américaine qui filme en fourbe, il va en prendre plein les mirettes, même la patrouille de France ou un vol d’oies ne peuvent rivaliser avec une telle organisaton petits oignons).
J’espère qqs touchers de main sur mes pieds mais rien, je temporise et attends la bouée des 400m pour regarder.
Aïe, Jérém’ est à 2m, les autres à 10m. C’est bien parti ;-( Au moins je peux remettre ma montre que P’titLapin a essayé de me piquer en début de course.
Je me laisse reculer en dernier pour pousser P’tit Lapin, The Butcher aide déjà Guigui qui tient ainsi bien les jambes de Jérém’. On approche de la dernière bouée, une dernière poussette et je remonte pour sortir avec les 3 copains. Nous sommes relativement groupés et P’titLapin a 10m de retard.
Transition correcte sans plus mais vu le peu de places, difficile de faire mieux.
Début vélo un peu sinueux en ville, Jérém se retrouve devant et fait un bon premier relais, je peux clipser mes Bont de route sans trop de perte de temps puis je prends le lead et fais un premier relais progressif mais j’entends déjà des voix. Soit c’est Jeanne d’Arc qui frit soit j’ai pas tout compris. Avec la vitesse et les casques, impossible de s’entendre. Thomas me relaie et je peux constater les dégâts : il en manque un déjà ... et c’est notre coureur attitré... donc ok, je vais devoir courir !!! C’est la surprise du jour ! J’ai repris la càp il y a 2 mois et dû dépasser le 3’30/km environ 10’ en cumulés sur les 12 derniers mois, ça promet sévère !!!! Dans ce cas, là, très paradoxalement, je sais qu’il faut que je fasse un gros vélo pour espérer courir vite, m’économiser ne m’apportera rien hormis un premier 500m classiquement trop rapide et 4500m horrible derrière. Je reprends mon relais mais c’est Jérém qui couine déjà ! Guigui fait du ciment et bouche les trous ! Pour l’aider à cimenter, Jérém’ va chercher du gravillon au U-Turn, bref, c’est un beau chantier notre organisation ;-(
On essaie de relativiser et adapter mais rien ne fonctionne, Jérém’ est dans le rouge et Guigui se sacrifie pour le faire rentrer. Lui qui avait peur de ne servir à rien, il est servi ! On allège nos relais avec The Butcher mais ça ne suffit pas. La frustration commence à bien monter.
Nous doublons quand même des équipes et j’essaie de remobiliser les gars “on fait quand même une bonne course, ça avance, ça avance”. Guigui bouche un dernier trou et ses quadris clignotent, je vois deux guirlandes en me retournant. Nous filons à belle allure sur la ligne droite (plus de 50km/h par moment) mais Jérém’ ne tient pas. Tom me demande de lever le pied plusieurs fois, je dis à Tom de rouler de front avec moi et Jérém’ entre nous 2 mais ça ne fonctionne pas non plus.
Le U-Turn, on tente une dernière stratégie, Tom devant, moi derrière pour pousser Jérém’ quand l’écart grandit. Ca fonctionne plutôt moins mal que les autres solutions donc nous gardons cela sur les 3 derniers km et Tom se fait bien bien mal face au vent, puis je repasse devant pour la partie finale en ville. Encore 2 équipes de doublées. Au final, les 340W d’AP de Jérém montre que l’effort fut quand même redoutable et qu’on n’a pas chômé devant.
Transition 2
Bonne transition sans plus et nous partons.... dans l’inconnu pour moi, dans le rouge pour Jérém’, dans le dos de Jérém’ pour Tom. J’ai très peur de leur démarrage façon GP aux 2 lascars donc j’essaie d’imprimer un tempo soutenu mais soutenable pour ne pas mourir au km2. 1’40 pour le premier 500m vent de dos majoritairement puis on s’installe en croisière autour de 3’30/km. Nous rattrapons vite une première équipe puis plus lentement Vesoul. Le chemin est ponctué de très gros cailloux et chacun cherche la portion la plus soft. Je double Pochon qui mène son équipe mais il ne me laisse pas la corde et accélère, nous restons au coude à coude sur 300m avant que The Butcher lui glisse que ça ne lui sert pas à grand chose, ses équipiers étant 20m derrière. Nous reprenons le vent de face et une salve d’encouragements de Guigui qui se casse la voix (façon Bruel dédicace à Ernest Duhamel-Lagache). Les jeunes et moins jeunes de MSA nous attendent à la fin de la boucle, et nous encouragent fortement, c’est bien sympa. Je me prends un carton jaune car un peu devant mes acolytes. 5”-7” de répit.
C’est parti pour un deuxième tour et nous continuons au même tempo, je ralentis seulement face au vent pour abriter au max Jérém’ ; la dernière portion pourrie, je pousse Jérém comme je peux mais je ne suis pas très bon dans l’exercice. Enfin, c’est la dernière ligne droite et l’on se finit au sprint comme il faut !
Nous entendons notre 10è place provisoire en 56’45 et c’est un mélange de frustrations et satisfactions. Frustrations de n’avoir pu respecter le scenario idéal, de n’avoir pu rouler correctement à aucun moment, d’avoir perdu trop tôt P’titLapin, etc.... donc le plaisir n’est pas total à l’arrivée mais l’on sait que sur ce genre de courses, il faut savoir s’adapter et tant bien que mal, nous l’avons fait avec les moyens limités du bord et du jour pour certains. C’est une bonne leçon pour chacun de nous. L’épreuve est finie depuis 10’ mais on aimerait déjà pouvoir la refaire pour corriger le truc. Il faudra patienter ;-)
Au final, 16è à 40” du top10 qui aurait été vraiment une énorme satisfaction mais nous ne l’avons pas méritée. Pas de chute, pas de blessure, pas de mots acerbes, une bonne suée et des enseignements pour chacun, c’est pas si mal finalement !
Rdv l’année prochaine qui rime avec homogène ;-) (et aussi, “lubrifie ta chaîne”, c’est pas faux mais ce n’est pas le propos).
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