15 jours après Lanzarote (8 jours off, pas l'idéal mais pas le choix puis 6 jours relativement chargés environ 15h principalement en vélo et nata mais sans courir ou presque).
Natation : bcp, bcp de monde (550 partants) sur une plage de départ peu large. Je pars correctement, ça se bouscule bcp jusqu'à la première bouée (environ 500m). Très anxieux quant à la récupération mentale, je traite le problème à la base, en essayant d'être très concentré et acteur pour ne pas rentrer dans un faux rythme. Je relance quand il faut (et accessoirement quand je peux), prends des battements quand c'est possible et fais une natation à mon niveau. Bcp (toutes proportions gardées) de houle au large et une natation longue (3220m au Garmin de plusieurs) pour une sortie d'eau vers les 46' en 25' position juste devant Xavier Diépart, la gzazelle. Je suis à 6' de la tête.
Vélo : départ très bien, bon wattage, bonne fréquence. Je passe rapidement dans les 15 premiers puis progressivement dans les 10 en doublant, au 23è, Maxime Bernard, notre poisson pilote en convalescence pédestre. Fin du premier tour en 8è position, très fortement encouragé par la bande à Nanterre (moins dangereuse mais aussi exlosive que celle à Bader) et bien renseigné par Rudy Fauville sur les écarts. J'ai repris 1'30 aux premiers et suis à 4'30 de la tête (40km/h pile sur le premier tour). Le vent se lève et les routes sont toujours sèches, c'est le scenario idéal pour moi. Km40 dans la descente, j'allège l'avant du vélo pour éviter un nid de poule et une rafale vient chasser la roue avant à ce moment, je repose la roue un peu de biais et cela fait sauter le bidon au cadre. Grmmlggg. Le temps que je comprenne ce qui s'est passé, je suis déjà loin du bidon et le mode "attaque" a du mal à intégrer la possibilité d'une marche arrière sur une compet. C'eut pourtant peut-être été la voie de la sagesse. Donc rebelote après Lanza pour un peu plus de 40' sans boire (le ravito de l'orga étant juste avant l'endroit de ma perte de bidon). Du coup, bien en dedans pendant 45', je double néanmoins Grégoire Pallardy et Franck Martin (il me semble) vers le 50è pour finir le deuxième tour à la 6è place (à peine 38km/h sur ce tour). Le temps se dilate, un peu comme mes pupilles et je m'ennuie à mourir, la fatigue mentale se fait bien sentir à ce moment-là et pour la première fois, je ne souhaite pas crever mais me dis que si cela devait arriver, ce serait limite une délivrance. Ces obscures pensées (une première en compèt pour moi) me remobilisent et je repars un peu à l'assaut à l'approche du ravito pour enfin récupérer une petite bouteille d'eau que je chope précautionneusement.
Il reste environ 15km pour bien se réhydrater et assimiler 2 gels pour remonter une glycémie que certains voyants m'indiquent comme clairement au plus bas. Dans la descente, je vois au loin mon bidon au sol au milieu de la route et si le mode marche arrière est inconcevable, je consens à faire un stop in extremis pour le récupérer et bénéficier de ma boisson plus sucrée. Un peu de temps de perdu mais rien de dramatique et je peux enfin de nouveau appuyer sur les pédales sans trop d'arrière-pensées.
5-6km plus loin, je double Benjamin Pernet qui n'a pas l'air bien et après avoir croisé un membre du Team Lagardère faisant demi-tour, je sais que nous sommes bien placés par équipe et que je deviens donc 4è.
Je pose le vélo après 2h07 effectives et 38,8km/h pour un wattage très inférieur à celui des 118 premiers km de Lanzarote pour de multiples raisons diverses (certaines encourageantes, d'autres plus inquiétantes).
Course : départ à pied en self-convincement auto-intox kifoycroirekcavalfaire. Mes caméras internes sont rivées sur mon mollet qui semble ne pas souffrir et ne me gênera finalement pas du tout.
On m'annonce à 3' de Bastie.
Les premiers km sont vent favorable donc cela passe assez vite malgré la monotonie des lignes droites. Je ne connais pas l'écart derrière et j'imagine Pernet pas loin à mes trousses. Au km5, passage dans la forêt, fin des km en moins de 4'/km et début du gros accrochage mental, j'ai déjà les pieds en sang, le vent est de face, j'ai des sévères nausées et il commence à faire chaud : bref, j'ai quelques doutes. Je pense au club, au respect des mes objectifs personnels et débranche un peu le cerveau. Rudy m'annonce que le 5è ne m'a rien repris. Très "positif", j'en déduis que c'est la moins mauvaise info et que donc l'écart avec le 3è s'est accru, ce qui de toute façon ne faisait guère de doute. Fin du premier tour, Albert, Florence, Claude, Anne-So, Tibo, Ludo, Nadège and co nous boostent bien et c'est reparti pour un gros 40' avant de pouvoir enfin souffler. Au début du 2nd tour, je croise Gza dont je reconnais la foulée aérienne de la gazelle à la poursuite du guépard (faut changer un peu les rôles ;-)). J'ai environ 4' d'avance et n'ai pas trop faibli (4'12/km pour le plus lent).
Longue ligne droite, encouragements mutuels avec les copains de club doublés qui entament leur premier tour (Matthieu puis Vincent), je me fais violence (et résiste à l'envie de rentrer dans ma voiture sur le côté pour écouter le score de l'immminent choc Federer-Soderling) et compte en minutes le temps qui me sépare de l'arrivée. Allez plus qu'une demi-heure, plus que 20'...
La vélo-voie du retour permet de juger des écarts en se retournant même si c'est difficile d'être certain car il commence à y avoir beaucoup de concurrents dans le premier tour. 17è km, Fabienne Saint-Louis me confirme qu'il n'y a personne en visu derrière. Perspective intéressante. Je commence à croire à la sauvegarde de ma 4è place puis vois au loin devant, une Kiwami rouge avec un foulée économe : Bastie ?! J'accélère dans le doute (ben quoi, il aurait pas le droit de faire une super hypo une fois tous les 20 ans ?) mais non, 1km plus loin, je peux enfin lire son nom sur ses fesses et revenir les pieds (lourds) sur terre, il s'agit d'un "Nico" et non du sieur Chris.
Dernier km, je me retourne et ne vois personne. Ce sera donc la 4è place. Le temps de faire un ridicule geste à l'arrivée en direction de Max et vlà, Xavier qui déboule, selon l'expression consacrée, du diable Nanterre. Meilleur temps à pied pour lui en 1h14 (rajouter 7' pour moi : ouille). Devant, je n'ai repris que 2' à Cyril Viennot (qui, de plus, gérait probablement l'écart) donc la 3è place était inenvisageable même dans un scenario de course parfait et peut-être même sans IM préalable en pré-fatigue donc aucun regret du tout. Je suis ravi de voir que le quadra super quadris Christophe gagne la course (devant David Bardi comme à Val-de-Reuil).
Après la ligne d'arrivée, nous attendons fébrilement notre 3è homme mais l'arrivée en 10è position du vésulien Moraux sonne le glas de nos espoirs de victoire par équipe ; il ne faut plus traîner pour rester sur le podium avec la menace Lagardère et Troyes. Enfin, Christophe Theletrminator et Fabrice Thomson Vandervalle arrivent main dans la main pour les 20 et 21è place, ce qui nous assure de la 2è place/équipe.
Au final, un super week-end dans une grosse ambiance : c'était parfait pour clore ma première partie de saison. Merci à tous !!! |