La course m'est effectivement passée entre les jambes alors que je pensais bien la tenir et l'avoir appréhendée. Vous trouverez un résumé du 1/4 de course ici.
La déception est vraiment très grande, bien qu'atténuée pour plusieurs raisons :
- l'abandon est arrivée progressivement (indigestion puis fièvre puis légère amélioration laissant entrevoir espoir puis forces qui s'échappent doucement)
- j'ai l'impression d'avoir tout tenté
- j'ai l'impression d'avoir arrêté au bon moment avant de mettre ma santé en danger (la tension était basse dans la tente médicale)
- Xavier Diépart réalise une course pleine, magnifique de gestion et de solidité, acquérant le surnom de Mister 1 (1h01, 5h01, 3h01 !!!) avec un total de 9h09 à la 40è place.
- Laurianne Levasseur a sû gérer de manière impressionnante l'avant-course puis la course avec une maturité admirable et un dosage risque/sécurité/plaisir absolument parfait pour réaliser un terrible 5h30 à vélo (40è tps féminin, à 10' des Corbin, Morrison et autre Cave) et finir en 11h03, 2è française et 103è au scratch féminin
- Max Renko, mon ami autrichien croisé tout au long du périple lanzarotien sort une course de fou et finit 35è au scratch
... et je suis content (ah c'est beau de s'envoyer des fleurs, bref) d'avoir su oublier, un instant, mon désespoir personnel pour profiter de ces trés beaux moments (Gza qui dévale Palani, Laurianne qui FredDurandise l'arche d'arrivée).
- cela m'a permis d'apprécier avec 2 ans de retard la chance que j'ai eu de faire une belle course en 2007. Chance que je n'avais peut-être pas savourée en enchaînant directement sur l'objectif sub9 de Roth.
- mes amis et partenaires m'ont apporté à cette occasion plus qu'auparavant et un soutien extrêmement touchant
Mais cela n'occulte en rien ma responsabilité dans cet échec. J'ai toujours pensé que, dans notre sport, une blessure ou une maladie est très, très, très généralement de la faute de l'athlète consciemment ou non et je continue de le croire. J'ai donc commis plusieurs erreurs, la première étant d'avoir changé mes plans en cours d'année. Comme je le pressentais (cf. ici), ce n'était pas raisonnable d'espérer un gros résultat avec le planning d'août et de septembre. Ce n'est pas une fatalité : reprendre la fac, donc soutenir mon mémoire en septembre, emmener la familia et les petits à Hawaii, continuer de travailler en vacances plusieurs heures par jour pour le marathon (qui est parti pour faire un carton !) ont été des choix que j'assume et que je ne regrette en rien. Je déplore juste ma bêtise d'avoir cru pouvoir tout concilier. A l'avenir, je procéderai autrement.
En médaillon, les danseurs traditionnels hawaiiens lors de la cérémonie E Komo Maï (Bienvenue) de la Pasta Party. Au lieu du feu sacré, j'y ai choppé la fièvre
A moi de prouver que ce n'est qu'un incident pas une incendie.