Objectifs

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2009-08-30Triathlon Ch'triman (180km du relais vélo) *1

Notre équipe aux couleurs de la marque CRAFT, textiles high-tech pour les sportifs, est composée de deux Nanterriens, Maxime Bernard, le nageur et le cycliste, rôle que j'endosserai. A pied, c'est Sylvain Bachelot, vice-président du Marathon Seine-Eure, entre autres fonctions qui se chargera de boucler cet Ironman en équipe.
Chacun ses objectifs : pour Maxime, faire une récup active d'Embrun 15 jours plus tôt ; pour Sylvain, essayer de descendre sous les 3h au marathon après 3H02 au Mt St Michel et pour moi, combiner le suivi de la course des copains de MSA Tri, Guillaume Barreau en tête avec un week-end qui devait au départ être très riche en entraînement et que j'ai allégé suite aux divers soucis.

Le samedi, découverte du site, cela respire l'organisation simple mais carrée. On ne se sent pas particulièrement sur un Ironman après avoir vécu des grosses machines WTC mais c'est tant mieux, il faut un peu de tout pour satisfaire tous les goûts ou ceux qui les ont multiples.

1h de nat le matin, un petit tour de vélo puis 50' progressifs à pied avant d'aller manger chez nos hôtes cambraisiens. Durant le tour de vélo, gros soucis avec ma roue avant dont le pneu de compétition (Corsa Evo Cx2) plus souple et large que celui d'entraînement vient toucher les fourreaux de la fourche en danseuse ou en prise.
Changement le soir pour un pneu moins souple (GP4000s) et petit test concluant.

A 7h, l'excellent speaker donne le départ de cette première édition du Ch'triman. Maxime est bien placé et malgré une difficulté à gicler, se place aux avant-postes. Je pars m'échauffer un poil en courant avec Alex Auclert, relayeur lui-même et nous rencontrons sur un grand axe, au tout début du parcours vélo un bénévole complètement perdu censé s'occuper de rien moins que l'un des plus gros carrefours du parcours. Humm, à 30' de l'arrivée du premier vélo, ce n'est pas bon signe. Confirmation en revenant au parc avec des appels répétés du speaker pour trouver des bénévoles et palier une défection massive. A quelques secondes de la sortie du premier nageur, cela vire même au "mini-drame" (à l'échelle des moyens mis en oeuvre par organisateurs et concurrents, évidemment) puisque les forces de l'ordre ordonne de bloquer la sortie de parc tant que les bénévoles ne sont pas remplacés. Gros moment de flottement, les 2 premiers nageurs sortis de l'eau en 47' (Lecomte et Lamy) font donc des transitions tranquilles, De Kanel et Tardieu sont également un peu retardés et juste après avoir reçu ma puce de Maxime sorti en 51'08 de l'eau, je suis bloqué avec Nicolas Tardieu à la sortie du parc un vingtaine de secondes, le temps de redonner un peu de bénéfice de temps aux meilleurs nageurs sus-évoqués.
Et c'est parti pour 180km.
La consigne que je m'étais fixée était d'être prudent pour continuer de récupérer et de bosser par intermittence, une sorte de 30/30. 30km allure IM, 30km un peu en dessous mais très gros braquet pour économiser un peu le cardio encore convalescent. Pendant les 20 premiers km, Nicolas reste à 20m derrière moi et semble très facile. Le capteur indique 280W de moyenne donc vu les relances probablement un NP autour de 300W !!! Euh, doit y avoir un souci là ! Je n'ai pas les jambes bien chaudes avec le départ à froid et les 11°c matinaux mais quand même. Nico passe devant et ce qui m'inquiète c'est que le ratio FC/watts est très élevé et la vitesse bien faible. Certes le revêtement n'est pas terrible, certes les 35 premiers km sont plutôt vent de face mais quand même. J'essaie de ne plus y penser, nous rattrapons Rod De Kanel vers le 20è. Il s'accroche à distance règlementaire. Au 30è km, je lève un peu le pied et entend un bruit pas très rassurant. Vers le 40è, les parties bon revêtement et vent de dos me permettent de repasser devant et de me faire un peu plaisir. Au 50è km, Nicolas Tardieu est à 30m derrière et nous rattrapons Norbert Lamy à qui nous avons repris 2' en 1h15 environ. Je le passe avec un assez gros différentiel et je suis surpris de le voir au 60è km à quelques mètres derrière moi. Je suis désormais en tête de course et la présence de la moto ouvreuse aux avant-postes est rassurante car sur 2 carrefours, les bénévoles n'étaient pas encore arrivés. Début du 2è 30/30, je repars donc bon tempo mais Norbert Lamy reste bien calé derrière et jamais décalé. Bon. Au 80è, je suis déjà un peu sec, ma roue fait de plus en plus de bruit et je me rappelle ma consigne initiale de ne pas trop forcer. Je me relève donc et baisse de 30W : Lamy me passe dans la petite bosse pentue et me dit "pas terrible une lenticulaire dans les bosses". No comment.
Je me restaure bien et au 100è km repars franchement de l'avant. Là, je me lâche carrément, je débranche le cerveau. Plaisir maximum !!! uniquement altéré quand la vitesse repasse sous les 50km/h par le bruit d'hélicoptère de ma roue. Au 120è km, je distingue enfin un peu les copains placés au U-Turn, Max, Boubou le photo-acrobate, PH et Antoine, etc... Je sors du pâté de maisons constituant le U-Turn et Nicolas apparaît mais sans Lamy (crevaison ?) et j'ai donc environ 2' d'avance. Ca aide de ne pas avoir à s'économiser pour un marathon ;-)
Au 130èkm, les premières crampes apparaissent et je dois à nouveau ralentir. Ma roue passe du bruit au grave frottement. Je m'arrête et constate un bon voile (en fait, un rayon était cassé, depuis quand ?) et le flanc qui touche le fourreau, je bricole vite fait une épaisseur sous la patte gauche pour recentrer le voile et repars. Plus de mise en danseuse possible => j'étais venu pour travailler la force, c'est tout bon ! C'est décidé, je n'accélère pas le rythme sur la dernière heure pour 1) ne pas aggraver ma fatigue 2) conserver des données de watts potentiellement exploitables pour le prochain IM 3) garder l'illusion de penser que j'aurai pu faire mieux lol.

Au 140è km, rebelote, je m'arrête et serre comme une brute le serrage en le décalant, cela tient encore environ 10km. Tant pis, faut que ça tienne, je psychote comme un malade de savoir le flanc en train d'être limé et imagine l'hernie de la chambre à air survenir, puis explosion, puis chute, puis perforation de la rate, puis évidemment mort etc... le positivisme absolu en gros.
Rien de tout cela ne se produit évidemment et je rentre au parc en finalement 4h52 pour pile 180km (dénivelé légèrement sous les 1500m).
Je peux enfin donner ma puce au Bachelor qui part sur les bases de 3h. Il les tiendra jusqu'au 26è km avant de lâcher un peu de terrain et d'assurer la première place. Sébastien de Craft qui a fait partie des bénévoles volontaires de dernière minute pour sauver l'épreuve n'apprend la nouvelle qu'après avoir quitté son carrefour vers 17h30 et n'en revient pas : il est encore plus content que nous et nous lui offrons la brique rouge, original trophée local.
Le bilan personnel est coûteux financièrement avec une fourche et une roue bien abîmées et un choix de roue avant remis en question pour Kona. Toujours au niveau matériel, satisfaction avec la RaphiSaddle et le casque Rudy Project. Au niveau physiologique, les nombreuses plages de récup ont permis de finir avec une moyenne de FC (140) conforme à la volonté initiale et comparable à celle sur Ironman normal mais les variations d'allure ont également laissé quelques traces... et peut-être engendré des bénéfices.

Un immense bravo à l'équipe d'organisation !